A mon initiative, Bernard MAHEO (Anticor) et André LE CAM (ADCCP) ont accepté mon invitation afin de faire le point sur le rôle de citoyens en lien avec la bonne application de la loi à Plougastel-Daoulas. Merci à eux.
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| de g. à d. : B. MAHEO, D. DERRIEN, A. LE CAM, trois défenseurs de l'éthique dans le droit |
Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Bernard MAHEO (BM)
- Je suis référent d'Anticor pour le département du Finistère depuis plus de 20 ans. J'ai adhéré à l'association Anticor par culture et par formation. Je suis plutôt partisan du respect des règles, de la loi, et j'ai constaté, à différentes reprises, dans un certain nombre de domaines, que la loi n'était pas respectée et ignorée. Cela me paraissait suffisant pour intervenir, non pas pour lutter mais pour agir de manière concrète afin que la loi soit respectée par tous.
Or, aujourd'hui, quelques politiques entretiennent un rapport très particulier avec la loi. Il ne s'agit pas une règle générale car, dans la majorité des cas, les élus font un travail tout à fait remarquable et méritent d'être cités en exemple. Et puis une petite minorité emprunte souvent, trop souvent, des chemins de traverses donnant ainsi une image très préjudiciable pour la démocratie, tout simplement. Mais c'est une minorité. Au sein d'Anticor nous ne faisons pas dans le "tous pourris", ça c'est exclu.
Très souvent, les citoyens rencontrent soit les élus municipaux soit les Maires, ce sont ces élus de proximité qui doivent soutenir la démocratie. A partir du moment où les citoyens n'ont plus confiance dans ces élus de proximité, ça présente à mon sens un danger pour la démocratie.
Quand vous regardez l'actualité en France le nombre d'élus mis en cause pour des faits et des comportements contraires à l'éthique, à la probité, c'est stupéfiant. Certes, il s'agit d'une minorité mais qui fait beaucoup de mal.
Le Président du Sénat, lors de sa venue à Brest, le 04 novembre 2024, a d'ailleurs indiqué "... l'élu local est une richesse pour notre pays" et il ajoutait "il faut condamner l'infime minorité d'élus qui usent de leur situation."
André LE CAM (ALC)
- Je suis le représentant de l'Association de défense des contribuables de la commune de Plougastel depuis 2016. L'association existe car on s'est aperçu que l'on se faisait gruger par l'attitude du Maire de Plougastel-Daoulas à cause de l'émission de fausses factures.
Quels regards portez-vous sur l'application du droit au niveau local ?
ALC
- Sa voiture (notre de l'auteur : au Maire) est très souvent en stationnement, sur "l'arrêt minute" en face de la mairie, une bonne partie de la journée. Il montre l'exemple ? Moi ça me choque. J'ai rédigé un article qui n'est pas paru dans la presse locale dans lequel j'ai écrit que le premier à donner l'exemple doit être le Maire !
Il a déjà été condamné mais la sanction n'a pas été assez forte. Ca non plus ce n'est pas apparu dans le Télégramme.
BM
- Les lois, ce sont des règles de vie en société, elles doivent être respectées même si parfois c'est difficile, j'en conviens. Ce n'est pas facile de respecter la loi au quotidien et c'est parfois aussi une contrainte.
Ce sont des textes qui ont quand même été votés par des députés et des sénateurs, la loi a été promulguée par le Président de la République, c'est comme cela que fonctionne la démocratie aujourd'hui en France.
Comment appréciez-vous les décisions des Tribunaux à propos des requêtes ? Est-ce que le Tribunal va toujours dans le sens du droit ?
BM
- Cet aspect présente un caractère complexe. La justice analyse, doit tenir compte de la jurisprudence et des éléments contextuels qu'il convient d'apprécier au cas par cas.
En France ce qu'il y a de particulier, c'est la fonction du Procureur de la République qui dispose de l'opportunité de poursuivre ou de ne pas poursuivre et il n'a pas à se justifier et c'est là toute la difficulté. Il fait partie d'une chaîne hiérarchique qui, dans certaines circonstances, peut réduire ses possibilités d'action.
ALC
- Pour ma part, je ne suis pas satisfait des réponses suite à nos actions. J'ai fait un bond quand j'ai lu qu'il y avait prescription sur une escroquerie dans un dossier déposé devant des magistrates de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Rennes.
Quand le Procureur reçoit une pile de dossier est que certains seraient à écarter, est-ce que le ministère intervient ?
BM
- Alors, On nous dit que non, ça ne se fait plus. Dont acte. Le dernier ministre de la Justice l'a rappelé à plusieurs reprises. Nous demandons, à Anticor, depuis de nombreuses années, que le Procureur soit totalement indépendant.
Et l'attitude de la presse locale ? Qu'en pensez-vous ?
BM
- C'est simplement traduire la vérité. La manière dont les faits sont relatés dans la presse demeure parfois très étonnante et reste source d'interrogations. On peut se poser la question de savoir "mais d'où viennent les informations qui sont retransmises ?"
ALC
- C'est difficile d'être indépendant, ils ont des subventions publiques. Et dans les articles, pourquoi fait-on apparaître les propos des uns et pas ceux des autres ?
Comment qualifieriez-vous le positionnement de l'opposition communale ?
ALC
- Les élus de l'opposition sont nuls. Ils ne font rien.*
BM
- Etre élu de l'opposition reste une tâche parfois difficile, délicate, mais ce que l'on attend, me semble-t-il, c'est que les élus de l'opposition travaillent un certain nombre de dossiers et puis au besoin prennent contact avec des citoyens et des citoyennes qui maîtrisent le sujet et qui sont toujours susceptibles d'apporter des réponses étayées. Mais c'est vrai, face à quelques situations, ils n'apparaissent pas suffisamment percutants.
* Ce à quoi j'ai rajouté qu'on ne pouvait même pas prétendre qu'ils étaient nuls puisqu'ils ne font rien (en terme d'environnement pour ma part)


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