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mardi 23 septembre 2025

Une cible à atteindre : la liberté à agir

Suite à une décision défavorable (et discutable, forcément) du Tribunal administratif à l'encontre de l'association de protection de l'environnement "À quoi ça serre", le 14 novembre 2024, l'Assemblée générale extraordinaire de l'association qui suivit, décida de sa dissolution, le 23 novembre de la même année. La requête d'AQCS à saisir la justice administrative portait sur la construction d'un merlon anti-bruit. Cet ouvrage urbain, bordant la 4 voies à la sortie du pont de Plougastel, est une construction qui a été menée par la mairie de Plougastel-Daoulas en dehors de tout respect du code de l'environnement et des déclarations administratives rattachées à sa bonne exécution (notamment une demande en Installation d'une Construction pour la Protection de l'Environnement). L'association étant dissoute, la responsabilité pénale du représentant légal, en l'occurrence celle de l'ex-président, n'est plus engagée. La nouvelle personne physique, libérée de ces obligations, n'est plus concernée par la condamnation à verser la somme retenue (1200 euro) à moins de démontrer une faute personnelle qui est inexistante dans ce cas précis. Point important : dans le délibéré du Tribunal administratif de Rennes, aucun passage ne mentionne le nom de l'ex-président que le maire Dominique Cap(1) cherche à abattre définitivement, c'est-à-dire le mien, David DERRIEN. 


Difficile de faire plus collant comme affichage. Auteur de la photo : inconnu

Et pour preuve. Début juillet 2025, je reçois à mon adresse personnelle (qui n'a jamais été l'adresse du siège social de l'association) de la part d'une étude d'huissiers de justice, une sommation interpellative à la demande de la commune de Plougastel-Daoulas à verser le règlement de la somme de 1200 euro (ajoutés à cette somme, les frais exorbitants exigés par l'étude). Evidemment, je réponds à cette injonction et, évidemment, je rejette cet ordre à m'exécuter, étant donné que je ne suis plus directement concerné, puisque, de toute façon, je ne suis ni habilité ni mandaté à le faire. Au-delà de mon cas personnel, et on le constate dans de nombreux autres litiges, surtout s'ils sont en lien avec la protection de l'environnement, c'est notre liberté à agir que l'on attaque afin de parvenir à trois objectifs répugnants : salir une réputation, obliger au silence et amoindrir les libertés individuelles.

Même s'il n'est pas absolu, et on le comprend sans faille dans le cas d'incitation à la haine ou à la violence, le droit à agir du citoyen est garantie dans le cadre des droits et devoirs de la citoyenneté. De façon plus générale, le citoyen a le droit de prendre des initiatives et de participer à la vie sociale, politique, économique, dans le respect des lois. En tant que citoyen, j'aurais apprécié, voire exigé, que les élus suivent l'exemple au respect des lois. Que se passe-t-il en cas de remise en question du droit à agir par l'administration locale ? En cas de procédure abusive, dirigée vers une personne hors cadre légal et justifié, cette procédure peut être apparentée à un acharnement administratif et pourrait engager la responsabilité de l'auteur. Mais puisqu'il devient de plus en plus aléatoire et risqué pour un citoyen, dans un Etat aux droits à géométrie variable, de mettre en cause un élu local qui ne se conforme pas à la loi, d'être à son tour désigné comme un "agitateur permanent", voire un "écoterroriste"(2), d'être condamné à son détriment, il convient d'agir autrement.

J'ai donc décidé, en tant que personne physique, selon le droit accordé à tout citoyen, moi qui voulais me soustraire à tout type d'engagements, m'éloigner de toute ambiance médiocre et vile qui pèse sur ma santé mentale et l'égratigne, de saisir le Tribunal administratif dans le cas où le projet de "Zone d'aménagement de Ty ar menez III", soit dans les faits la destruction de 12 ha de terres agricoles et de talus, solliciterait la Préfecture du Finistère dans le cas d'une nouvelle dérogation pour "destruction d'espèces protégées". Dominique Cap, puisqu'il côtoie les chasseurs de la commune, ne devrait pas ignorer qu'il n'y a pas plus imprévisible qu'un sanglier blessé et que les cibles à atteindre ne sont pas que des faisans.

(1) En 2023, j'avais déjà identifié les tentatives de Dominique Cap à remettre en cause le droit civique

https://dderrien.blogspot.com/2023/05/le-maire-de-plougastel-daoulas-attaque.html

(2) On peut être désigné comme écoterroriste sans que l'auteur de ce propos soit inquiété, se basant sur aucune existence juridique pour l'affirmer

Rappel : un militant écologiste tué tous les deux jours


lundi 8 septembre 2025

Le Bonheur vu par les Anarchistes

Peu se sont risqués à associer la notion de Bonheur à l'anarchie. Pour la simple et mauvaise raison que l'on ignore, volontairement ou pas, que le chaos n'a pas de lien direct avec l'anarchie et, par ce qui en découle, qu'on s'autorise à faire des conclusions orientées, hâtives et sommaires, considérant que du chaos naît le malheur et la perte de contrôle. Ainsi, l'anarchie ne peut être nullement considérée comme un phénomène triomphant qui mènerait au Bonheur. 

Or, jusqu'à preuve du contraire, ce sont les forces de l'illusion, qu'elles soient orchestrées par l'Etat souverain, les religions ou le grand capital qui ont crée et enflé les conditions parfaites du chaos mondialisé, la casse environnementale, le contrôle sur les individus par la fracturation sociale, la paupérisation et la haine de l'autre, à leur seul avantage de domination. Et pourtant, même en parcourant brièvement la littérature, les pensées et les actions des Anarchistes, le Bonheur multiple est une aubaine, et s'inscrit au coeur même du volontarisme anarchiste, dans un seul et unique objectif insupportable, qu'il soit partagé entre tous et toutes, à la seule condition irrémédiable de sortir de l'asservissement. Heureusement que des figures essentielles aux fondations de l'Anarchie sont parvenues à développer leur propre cheminement, capables de concrétiser le Bonheur, soit par la critique des formes illusoires du Bonheur ou par l'accomplissement de leur propre vision, à partir de celui-ci.

Tout d'abord, la plupart des penseurs anarchistes (pour ne citer qu'iels : Bakounine, Kropotkine, Stirner ou Goldman) le Bonheur ne peut exister qu'à travers la liberté réelle. Cette liberté n'est pas institutionnalisée, elle est tangible, à travers le développement du potentiel de chacun, de ses propres désirs et aspirations; a-t-on déjà vu les ouvriers/ouvrières de l'agro-alimentaire pouvoir développer leur potentiel alors qu'iels sont assigné.es longuement à une ligne de fabrication, de découpe ou de transformation ? À l'étranger, dans l'agriculture, dans le textile, dans l'extraction ou dans le recyclage de déchets polluants ? Moins longuement sûrement à cause de l'inhalation de produits toxiques et de conditions inhumaines de travail. Pendant que d'un côté tous ces opérateurs, exposés et invisibles, contribuent à un Bonheur artificiel, de l'autre, le modèle contemporain de consommation les enfoncent encore davantage dans les difficultés à vivre, durablement qui plus est.

Emma Goldman, une image du Bonheur

Une autre approche du Bonheur a été mentionnée par Kropotkine (1842-1921). D'après lui, le Bonheur est profondément lié à la solidarité et l'entr'aide et qui mieux que cet illustre penseur pour formaliser ce lien par des propos heureux : «Le bonheur de chacun est intimement lié au bonheur de tous ceux qui l’entourent. On peut avoir par hasard quelques années de bonheur relatif dans une société basée sur le malheur des autres mais ce bonheur est bâti sur le sable. Il ne peut pas durer, la moindre des choses suffit pour le briser ; et il est misérablement petit en comparaison du bonheur possible dans une société d’égaux. Aussi, chaque fois que tu viseras le bien de tous, tu agiras bien.» (La Morale anarchiste, chapitre X, source : Bibliothèque anarchiste). Il suffit concrètement de mettre en pratique l'entraide, à travers le SEL (Service d'échanges local) par exemple, pour ressentir une véritable satisfaction partagée. Le Bonheur se construit dans la réciprocité et c'est suffisant pour vivre en paix avec les autres.

Autre cas de figure, porté par Emma Goldman (1869-1940), c'est celui de "l'amour libre" et de l'émancipation des femmes. D'après elle, le Bonheur, dégagé des contraintes juridique, religieuse et économique, est accessible, en autre, dans une intensité amoureuse libérée. "L'amour était pour elle un facteur important dans l'émancipation féminine, parce que l'élan sexuel et amoureux peut s'inscrire dans le champ révolutionnaire ; en effet les passions féminines tant condamnées dans le système patriarcal comme perturbatrices de l'ordre social, il est nécessaire pour devenir une personne sexuellement libre de lutter contre la morale réactionnaire, mais aussi de vaincre ses inhibitions." (Extrait tiré d'un article "Emma Goldman, l'anarcha-féministe et le suffrage des femmes", Vanina. Publié le 14 juin 2018 par le site Socialisme-libertaire)

Cependant, avant de parvenir à la liberté réelle, la concrétisation physique de l'entr'aide, possiblement à l'amour libre, il convient de nommer les barrages érigés contre leur réalisation. Max Striner (1806-1856) avançait que des institutions fixent des règles extérieures qui enferment l’individu. Elles promettent le bonheur (par le geste militaire, la citoyenneté, le puritanisme) mais, en réalité, elles le dérobent car elles transforment l’individu en serviteur d’une cause supérieure. Autrement qualifiées, ces institutions s'apparentent à des formes d'illusion imposées.

Enfin, le Bonheur anarchiste se trouve dans les mouvements de révolution eux-mêmes par la création d'une force active au cours d'une expérience vivante. En se débarrassant des chaînes qui entravent les espaces de liberté, la révolution contient en elle les ferments anticipés du Bonheur. "Si je ne peux pas danser à la révolution, je n’irais pas à la révolution." Emma Goldman. En attendant le Bonheur qui ne vient pas, se contenter de quelques moments heureux n'est que feux de paille. "Il ne peut y avoir de joies réelles et absolues dans les illusions et, par conséquent, à cause d'elles." David Derrien.


vendredi 5 septembre 2025

Le livre "la bête au coin du cimetière". Analyse de textes


Après la parution du livre "La bête au coin du cimetière" aux éditions des Montagnes noires, il y a six mois, je pensais utile de proposer une analyse de textes de certains passages (et oui, il existe une analyse de textes), accompagnée d'un élément particulier qui s'ajoute à cet exercice de décryptage.


Tout d'abord, la partie des pages 35 à 36. J'ai volontairement retenu un vocabulaire en lien avec l'armée, les combats et les conditions dans lesquels ils évoluent (souligner dans les extraits ci-dessous). Pourtant, au début du paragraphe, Jacques semble plutôt relaxé, détendu, l'atmosphère est "agréable". Sauf que rapidement, le décor et les éléments qui le composent commencent à être menaçants : "fauchée", "périr", etc, etc, jusqu'à sa rencontre avec deux soldats qui rejoignent à pied la gare de Landerneau. La question qu'il se pose : "Est-ce que mon tour viendra ?" vient clore le descriptif précédent et l'on retrouve un Jacques dans un milieu plus hospitalier, familial. Pourquoi ai-je eu ce parti pris de troubler le retour de Jacques ? Et bien quoiqu'il arrive, Jacques n'échappera pas à son destin. Quoique l'on dise, quoique l'on fasse, nous n'échappons pas à ce qui adviendra. Jacques se croit encore éloigné du conflit en cours mais malgré lui, indépendamment de lui, la guerre est partout et se souvient de lui, même dans un environnement épargné par la destruction et l'horreur. Et le seul fait de se poser la question n'augure rien de bon pour Jacques, ne sachant pas, à ce stade, qu'une rencontre viendra bouleverser son destin.





 
Ensuite, à partir de la page 104 et au moins jusqu'à la page 108. Dans ce passage, il y a un parallèle à établir avec le péché originel d'Adam et Eve, symbolisé par la pomme, même si aucun serpent ne vient troubler leur retrouvaille (j'ai quand même prévu la présence d'un animal, plus inoffensif). Je me questionne, et encore maintenant, sur le caractère pernicieux, ou pas, de deux êtres qui s'aiment en dehors de tout établissement des dogmes qui nous asphyxient. Aux yeux des Chrétiens, Euphrasine et Jacques sont dans l'abomination car leur amour se matérialise dans une attirance charnelle, un acte sexuel, hors consécration dans le mariage. Leur union devient donc une lourde faute morale. Est-ce donc à dire que le bonheur que porte ces deux jeunes gens, qui se vouent un amour sincère, ont un respect infime l'un pour l'autre, est condamnable ? Ou bien n'est-ce pas l'entourage qui le serait davantage en refusant de laisser s'épanouir cet amour ? Qui pourrait prétendre à améliorer l'épanouissement du monde ?

Un autre élément est à prendre en considération, discret mais qui a tout de même son importance. Il s'agit d'une couleur et de sa signification. Cette fois-ci, je ne dévoile rien. La prochaine lectrice ou le futur lecteur devra se creuser un peu la tête.

Avant dernière chose. Je suis le premier à regretter un trop grand nombre de coquilles. Croyez-moi, les personnes qui ont sérieusement lu le manuscrit, m'ont aidé à éviter le naufrage. Un retirage du livre permettrait de remédier à cela.

Enfin, Mon fils, Hoël (âgé de 15 ans) a remis le livre à sa prof de français. Elle a trouvé le récit correct mais surtout "rude". Effectivement, ce mot résume parfaitement l'ambiance dans laquelle je me trouvais lors de la rédaction de "la bête au coin du cimetière" et, plus que jamais, il sera éternellement dédié à celle que j'aime. 



L’émancipation des esclaves noirs aux États-Unis : un exemple en trompe-l’œil. Part. 4

L'émancipation. Intro et première partie : naître à soi-même https://dderrien.blogspot.com/2025/10/lemancipation-intro-et-premiere-parti...