Après la parution du livre "La bête au coin du cimetière" aux éditions des Montagnes noires, il y a six mois, je pensais utile de proposer une analyse de textes de certains passages (et oui, il existe une analyse de textes), accompagnée d'un élément particulier qui s'ajoute à cet exercice de décryptage.
Tout d'abord, la partie des pages 35 à 36. J'ai volontairement retenu un vocabulaire en lien avec l'armée, les combats et les conditions dans lesquels ils évoluent (souligner dans les extraits ci-dessous). Pourtant, au début du paragraphe, Jacques semble plutôt relaxé, détendu, l'atmosphère est "agréable". Sauf que rapidement, le décor et les éléments qui le composent commencent à être menaçants : "fauchée", "périr", etc, etc, jusqu'à sa rencontre avec deux soldats qui rejoignent à pied la gare de Landerneau. La question qu'il se pose : "Est-ce que mon tour viendra ?" vient clore le descriptif précédent et l'on retrouve un Jacques dans un milieu plus hospitalier, familial. Pourquoi ai-je eu ce parti pris de troubler le retour de Jacques ? Et bien quoiqu'il arrive, Jacques n'échappera pas à son destin. Quoique l'on dise, quoique l'on fasse, nous n'échappons pas à ce qui adviendra. Jacques se croit encore éloigné du conflit en cours mais malgré lui, indépendamment de lui, la guerre est partout et se souvient de lui, même dans un environnement épargné par la destruction et l'horreur. Et le seul fait de se poser la question n'augure rien de bon pour Jacques, ne sachant pas, à ce stade, qu'une rencontre viendra bouleverser son destin.


Ensuite, à partir de la page 104 et au moins jusqu'à la page 108. Dans ce passage, il y a un parallèle à établir avec le péché originel d'Adam et Eve, symbolisé par la pomme, même si aucun serpent ne vient troubler leur retrouvaille (j'ai quand même prévu la présence d'un animal, plus inoffensif). Je me questionne, et encore maintenant, sur le caractère pernicieux, ou pas, de deux êtres qui s'aiment en dehors de tout établissement des dogmes qui nous asphyxient. Aux yeux des Chrétiens, Euphrasine et Jacques sont dans l'abomination car leur amour se matérialise dans une attirance charnelle, un acte sexuel, hors consécration dans le mariage. Leur union devient donc une lourde faute morale. Est-ce donc à dire que le bonheur que porte ces deux jeunes gens, qui se vouent un amour sincère, ont un respect infime l'un pour l'autre, est condamnable ? Ou bien n'est-ce pas l'entourage qui le serait davantage en refusant de laisser s'épanouir cet amour ? Qui pourrait prétendre à améliorer l'épanouissement du monde ?
Un autre élément est à prendre en considération, discret mais qui a tout de même son importance. Il s'agit d'une couleur et de sa signification. Cette fois-ci, je ne dévoile rien. La prochaine lectrice ou le futur lecteur devra se creuser un peu la tête.
Avant dernière chose. Je suis le premier à regretter un trop grand nombre de coquilles. Croyez-moi, les personnes qui ont sérieusement lu le manuscrit, m'ont aidé à éviter le naufrage. Un retirage du livre permettrait de remédier à cela.
Enfin, Mon fils, Hoël (âgé de 15 ans) a remis le livre à sa prof de français. Elle a trouvé le récit correct mais surtout "rude". Effectivement, ce mot résume parfaitement l'ambiance dans laquelle je me trouvais lors de la rédaction de "la bête au coin du cimetière" et, plus que jamais, il sera éternellement dédié à celle que j'aime.
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